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roman policier victorien - Page 2

  • Un intérêt particulier pour les morts de Ann Granger

    Un intérêt particulier pour les morts

    de

    Ann Granger

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    "Telle une vieille dame desserrant son corset, la locomotive émit un long soupir, puis elle enveloppa tout et tout le monde dans un linceul de vapeur et de fumée. La nuée tourbillonna autour du quai et monta jusqu'au plafond de la gare où elle resta piégée. L'odeur de souffre me ramena à mon enfance, dans la cuisine de Mary Newling un matin où j'étais chargée d'écaler des oeufs durs"

    Elizabeth Martin, une jeune femme de 29 ans, vient d'accepter un emploi de dame de compagnie auprès de la veuve de son parrain, une certaine Mrs Parry. C'est ainsi qu'elle arrive à King's Cross en 1864. Un fiacre doit l'emmener dans les quartiers chics de la capitale, à Dorset Square où se trouve sa future demeure. Sur le trajet, elle longe le chantier immense de la future gare de Saint-Pancras et croise un tombereau.

    Quelques jours après, elle apprend que ce convoi renfermait le corps de l'ancienne dame de compagnie de Mrs Parry. Elle aurait été retrouvée étranglée sur le chantier alors que tout le monde la croyait en fuite avec son amant.

    L'enquête débute...Et va permettre à notre jeune héroïne de prouver toute son intelligence. Mais surtout de croiser un ancien ami d'enfance, l'inspecteur Benjamin Ross...

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    Cela faisait quelque temps que j'avais remarqué sur le site des éditions 10/18 cette magnifique couverture. Après quelques recherches, je m'étais rendue compte qu'il s'agissait du premier volume d'une série imaginée par l'auteure britannique Ann Granger et située dans le Londres de l'époque victorienne. Aussi, j'ai guetté avec impatience sa sortie le 20 juin et je n'ai pas tardé à me plonger dedans.

    Elizabeth Martin se révèle une héroïne attachante. Elle a grandi auprès de son père, un généreux médecin de province qui se battait pour améliorer les conditions de vie des mineurs et faire appliquer la loi sur l'interdiction du travail dans les mines pour les enfants de moins de 10 ans. De même, il n'hésitait pas à oublier les honoraires dûs par ses patients les plus pauvres ou financer les études de certains jeunes prometteurs. Sa mort soudaine a laissé sa fille démunie.

    Agée de 29 ans et considérée comme une vieille fille pour l'époque, Elizabeth a donc dû chercher un emploi et s'est retrouvée employée par la veuve de son parrain.

    C'est par ses yeux de "provinciale" que nous découvrons la capitale anglaise en 1864.

    "Je dois admettre que j'étais curieuse d'avoir un premier aperçu de Londres. Je buvais du regard tout ce que je voyais [...] Le bruit était assourdissant et une foule impressionnante de véhicules se pressaient autour de nous, dans tous les sens, les conducteurs essayant de se convaincre les uns les autres de faire place à grands cris. [...] Les piétons s'élançaient au péril de leur vie entre les roues impitoyables qui, dans le meilleur des cas, les éclaboussaient de boue, et dans le pire, risquaient de les broyer. [...] Aux piétons se mêlaient des vendeurs ambulants qui proposaient toutes sortes d'articles, depuis la feuille de chou à un penny jusqu'aux rubans et aux allumettes."

    De grands chantiers sont en cours, à l'instar de celui de la future gare de St-Pancras. Une construction qui a nécessité toute une vague d'expropriations. De nombreux propriétaires ont ainsi pu s'enrichir. C'est le cas de Mrs Parry, la nouvelle employeuse de Lizzie.

    Sous ces dehors de femme du monde coquette qui raffole des plaisirs de la table, des parties de whist et reste couchée tous les jours jusqu'à midi, se dissimule une femme d'affaires avisée. Mais ses qualités entrepreneuriales ne doivent pas être perçues par son entourage masculin.

    Car, comme le rappelle Ann Granger tout au long de son roman, les représentantes du sexe féminin doivent avant tout rester chez elles et tenter de se trouver un mari ou un emploi digne.

    C'est pour cette raison que la mort brutale de Madeleine Hexham, l'ancienne dame de compagnie, est vue comme une sorte de punition pour avoir dérogé à ce destin conventionnel.

    Et c'est pour cette raison que le caractère impétueux ainsi que la grande culture de Lizzie ont du mal à être apprécié à leur juste valeur.

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    Dorset Square

    Ce roman policier nous invite également à une visite de Londres. Un Londres en pleine mutation que nous appréhendons par les yeux de la néophyte Lizzie et par ceux de l'inspecteur Ben Ross. Les deux points de vue de ces protagonistes nous permettent de découvrir les différents quartiers de la capitale. On passe ainsi de Dorset Square au chantier de St Pancras dans Agar Town, d'Oxford Street aux bords de la Tamise...Et on peut se faire une idée de la grande misère de certains endroits...

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    Le chantier de construction de St Pancras

    Ces tableaux de la condition féminine et de la vie londonienne m'ont vivement intéressée. En revanche, j'ai moins accroché à l'enquête policière. J'ai trouvé qu'elle se diluait derrière les descriptions et qu'elle peinait à se relancer malgré les nombreux rebondissements.

    Néanmoins, j'avais plaisir à suivre les parties narratives de Benjamin Ross, l'inspecteur chargé de l'affaire. En effet, j'ai beaucoup aimé ce protagoniste. Il vient de la même ville que Lizzie et a bénéficié de la générosité du docteur Martin. Il a pu faire des études et grâce à ses efforts, s'est élevé tout seul dans la hiérarchie policière. Il illustre ainsi parfaitement le destin de cette nouvelle génération masculine, issue de milieux très modestes et qui tente de changer leur condition.

    En outre, j'ai trouvé que les interactions entre les deux "amis" d'enfance étaient bien menées.

    La galerie des personnages secondaires m'a semblé également bien campée. A la veulerie et l'hypocrisie de certains maîtres tels que Mrs Parris ou le Dr Tibbet répondent la générosité de certains domestiques. Mais on ne sombre pas dans une vision manichéenne pour autant car d'autres protagonistes sont imaginés avec des caractères plus nuancés.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un moment plaisant en compagnie de Lizzie et Ben. Je pense que je continuerai cette nouvelle série policière bien écrite mais qui ne constitue pas une révélation comme a pu l'être celle des Monk ou même des Pitt d'Anne Perry.

    Lu dans le cadre du challenge Au service de.., God save the livre 2013, Victorien, polar historique et La plume au féminin.

    Lu dans le cadre du Mois anglais.

     

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  • Le Crime de Parangon Walk

    Le Crime de Parangon Walk

    de

    Anne Perry

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    "L'inspecteur Pitt regarda la jeune fille, et un indicible sentiment de tristesse s'empara de lui. Bien qu'il ne l'eût pas connue de son vivant, il connaissait et chérissait tout ce qu'elle avait perdu à présent. "

    Fanny Nash, une jeune fille, vient d'être violée et tuée dans une maison de Parangon Walk. Comme ce quartier huppé de Londres relève de son district, l'inspecteur Pitt est chargé de l'investigation.

    Mais, très vite, il se heurte au mutisme et au rejet des résidents. Son enquête piétine...Une nouvelle agression a lieu...

    Heureusement, il peut compter sur l'aide de Charlotte, sa femme et de sa belle-soeur, Emily.

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    Quel plaisir de me replonger une nouvelle fois dans l'univers d' Anne Perry! Un auteur que j'ai redécouvert grâce au challenge de Syl à la rentrée 2012.

    Cette fois-ci, en compagnie de Bianca et de Céline, je me suis lancée dans la troisième aventure des époux Pitt.

    Une jeune femme s'est effondrée morte dans les bras de sa belle-soeur dans un quartier chic de la capitale anglaise. Est dépêché sur les lieux du crime l'inspecteur Pitt. Il fait ainsi la connaissance de la famille Nash et des autres habitants de Parangon Walk.

    Tous les hommes peuvent être soupçonnés. Même le mari d'Emily...Au fil des interrogatoires, l'enquête s'enlise. Les riches résidents se soutiennent et préfèrent accréditer la thèse d'un coupable à rechercher parmi les domestiques ou les éventuels rôdeurs.

    Mais Emily, comme dans le précédent opus, souhaite mener ses propres investigations. Elle convie ainsi sa soeur Charlotte à un thé chez elle. Et de fil en aiguille, la fait inviter aux autres garden-partys, thés...du quartier.

    Ces deux enquêtes parallèles permettent une meilleure plongée dans le monde huppé de l'époque victorienne. En effet, grâce à Emily et Charlotte, on entre de plain-pied dans la haute-société londonienne.

    Il existe une très forte rivalité féminine. Chacune se jauge, critique l'habillement de l'autre, se dispute les faveurs des hommes...

    J'ai été également très choquée par l'attitude que les dames de la haute-société pouvaient avoir concernant le viol. C'est comme si la jeune fille l'avait cherché par son comportement dépravé.

    "D'après vous, Fanny aurait mérité de se faire agresser? demanda Charlotte sans détour. [...]

    Franchement, Mrs Pitt, ces choses-là arrivent rarement aux femmes...chastes! Elles évitent de se trouver dans ce genre de situation. Je suis sûre que vous n'avez jamais été attaquée! Pas plus que l'une d'entre nous, d'ailleurs!"

    Une fois encore, Charlotte m'a énormément impressionnée. Anne Perry a su créer un personnage fort, digne, doté d'une grande moralité qui n'a pas peur de dire ce qu'elle ressent. Une vraie dame parmi toutes celles qui prétendent l'être.

    Son attitude explique d'ailleurs l'attrait qu'elle exerce sur deux membres de la société de Parangon Walk: Lady Vespasia Cumming-Gould, la tante du mari d'Emily et le Français Paul Alaric, objet de toutes les attentions féminines. J'ai beaucoup apprécié ces deux nouveaux protagonistes: la première pour son intelligence, sa franchise, sa ressemblance avec Charlotte et le second pour son côté charmeur, protecteur...J'espère les retrouver dans de prochains volets.

    L'évolution d'Emily m'a également intéressée. Autant je n'avais pas apprécié son côté très capricieux dans l'Etrangleur de Cater Street, autant je l'ai trouvée plus humaine et plus mature. C'est sans doute un des avantages des séries: donner la possibilité au lecteur de suivre les transformations des héros.

    En revanche, j'ai regretté de ne pas voir assez Thomas Pitt. Je l'ai trouvé assez effacé.

    L'intrigue policière m'a tenue en haleine jusqu'au bout. Les rebondissements, les disparitions, les meurtres se multiplient...Et jusqu'aux dernières pages, on ne sait pas qui est (ou sont) le(s) coupable(s).

    Comme dans les Ames noires, Anne Perry a donné des accents de tragédie grecque au dénouement.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un très bon moment en compagnie des Pitt et j'ai hâte de replonger avec eux dans le monde victorien des années 1880.

    Editions 10/18, 2002, 316 pages, 7,50 €

    Lu dans le cadre d'une lecture commune avec Bianca et Céline et des challenges Anne Perry, God save the livre 2013, la plume au féminin édition 2013, victorien et polar historique.

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  • La troisième enquête de Monk

    Défense et trahison

    de

    Anne Perry

     

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    "Hester Latterly descendit du cab. Voiture légère à deux places, d'invention récente, c'était un moyen de locomotion bien moins cher qu'une grosse berline qu'on louait à la journée. Elle fouilla dans son réticule à la recherche de la somme exacte et, après avoir réglé la course, se dirigea d'un pas vif vers Regent's Park où les jonquilles s'épanouissaient dans leur éclat doré sur la terre sombre"

    Londres, milieu du 19ème siècle: Hester Latterly a rendez-vous avec une de ses meilleures amies à Regent's Park. Or, celle-ci arrive très en retard. Il vient d'arriver un malheur dans sa famille: son frère, le général Carlyon est mort dans ce qui semble un accident domestique stupide. Il se serait empalé sur une arme, après une chute d'escalier.

    Mais, très vite, la femme du général confesse son meurtre. La famille Carlyon décide de payer Oliver Rathbone, le célèbre avocat pour assurer sa défense.

    Ce dernier, afin de sauver sa cliente, fait appel à William Monk, désormais détective privé.

    Et l'enquête pour comprendre les raisons qui entourent cet assassinat débute...

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    Comme vous avez déjà eu l'occasion de vous en apercevoir, je suis devenue récemment très fan de William Monk. Je l'ai découvert grâce au challenge Anne Perry organisé par Syl.

    Aussi, j'ai été ravie quand Syl a accepté de faire une lecture commune du troisème volume des aventures de cet enquêteur.

    Cet opus m'a tout d'abord semblé très différent des deux précédents en raison de sa construction. En effet, dès le début, on sait qui est coupable. L'enquête, au lieu de mener au procès, va cette fois-ci l'accompagner.

    L'aspect juridique revêt donc une importance primordiale. On assiste à tous les témoignages, aux retournements de situation... Cette manière d'appréhenher le crime et ses motifs n'est pas sans rappeler les films américains tels que Autopsie d'un meutre d'Otto Preminger où la majeure partie de l'action se déroule dans une salle d'audience. La tension monte, monte jusqu'au...verdict final.

    Il en va de même pour ce roman. J'ai d'ailleurs vu quelque part qu'Anne Perry avait centré les aventures de Monk autour des tribunaux afin de plaire au lectorat américain. Cela annonce donc d'autres oeuvres construites sur ce modèle.

    Et par conséquent, une plus grande importance accordée à Oliver Rathbone. J'apprécie de plus en plus ce personnage. Je le trouvais un peu trop sûr de lui dans le précédent tome. Au contraire dans celui-ci, il gagne en profondeur. Il montre ses failles devant sa cliente et devant Hester Latterly.

    En effet, son "humanisation" s'accompagne d'un développement de ses sentiments pour l'infirmière. Ainsi, un trio que je ne qualifierai pas encore d'"amoureux" (Monk n'a pas pris conscience de son attachement) se met progressivement en place...

    C'est là  justement une des forces d'Anne Perry: nous rendre attachants ses protagonistes. De livre en livre, on a envie de les voir évoluer, se rapprocher...Et tout semble crédible.

    Bien entendu, l'autre force de la plume de cette écrivaine tient à son talent de reconstitution. Comme dans Un étranger dans le miroir et Un deuil dangereux , elle parvient à nous plonger dans le Londres victorien. Sont évoqués la condition des femmes, la vie dans les intérieurs nobles, la guerre de Crimée et ses conséquences, l'importance des apparences...

    J'aimerais enfin aborder la question de l'enquête. Je me suis assez vite doutée de la nature des motivations de la criminelle. Même si je ne mesurais pas l'ampleur du drame...Je n'en dirai pas plus de peur de trop en dévoiler...

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai bien aimé cette aventure de William Monk . Mais elle m'a moins plu que les précédentes. Certes, le souci de reconstitution et d'approfondissement des interactions des personnages m'a fait passer un très bon moment. Mais la construction autour du procès et le nombre important de scènes d'audience m'ont moins convaincue. J'attends de voir si Anne Perry réutilisera ce procédé...

    Voici le billet de Syl.

    Editions 10/18, 2001, 8,80 €, 416 pages

    Lu dans le cadre d'une lecture commune avec Syl, du challenge Anne Perry, du challenge du Polar historique et du challenge Victorien.

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